Deuxième note ajoutée: Les deux films de Festa Campanile révèlent de la part de leur auteur un ton original, indépendant des négligences qu'on peut çà et là y relever. Je voudrais mentionner un certain nombre d'autres cinéastes dont l'oeuvre a réussi également à avoir « un ton », en dépit des circonstances parfois décevantes, difficiles, de leur gestation. Il s'agit entre autres d'E.G. Ulmer, Hugo Fregonese, Stuart Heisler, Matarazzo, Paul Fejos, Ludwig, Ida Lupino, Ray Milland, C. Walters, P. Wendkos, Chenal, Maurice Tourneur, Jack Webb, Richard Wilson. Marginales et peu connues, il n'est pas hasardeux d'affirmer que les oeuvres de ces cinéastes ont fait fructifier le cinéma en profondeur. Elles sont analogues à ces livres dont parle Miller et qui constituent, dit-il, des « réservoirs secrets où vont puiser les auteurs moins doués qui savent comment séduire l'homme de la rue ». En tous cas, elles méritent le respect et qu'on les regarde à deux fois. On ne peut les ignorer si on est tant soit peu intéressé par le vrai cinéma. Bien entendu, la liste ci-dessus est loin d'être exhaustive.Jacques Lourcelles, Journal de 1966, Présence du Cinéma n° 24-25, outono 1967, p. 93-94
À côté de certains petits films français, espagnols, italiens, faits un peu à la va-comme-je-te-pousse mais fourmillant d'invention, le cinéma à la Scorsese m'apparaît au bout de dix minutes d'espérance presque toujours déçue comme un habit d'académicien bavard coupé chez le bon faiseur. Il y avait plus de poésie agissante dans deux plans de Ludwig, de Fuller, d'Ulmer, d'Ida Lupino, de Cottafavi ou d'Anthony Mann que dans toutes ces grandes machines célébrées par les médias, réjouis de retrouver chaque fois l'« art du XXe siècle » au niveau « Pognon-Pipole-Pub » sur lequel il n'y a rien d'autre à dire que « Pognon-Pipole-Pub », ce qui constitue le bonheur absolu de notre paradis terrestre. Michel Mourlet, Avant-propos, L'écran éblouissant - Voyages en cinéphilie 1958-2010, Presses Universitaires de France, 2011, p. 16
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