Le film épouse minutieusement le déroulement d’une tragédie déjà inscrite. Jusqu’au bout de la nuit fonctionne sur l’essentiel : une mise en scène épurée, qui dépouille chaque situation de tout artifice théâtral. Trois plans (des armes et une cagoule qui passe de mains en mains, trois hommes marchant dans la nuit vers le casino de Deauville, un car de gendarmerie qui passe) suffisent à condenser toute la violence d’un hold-up. Gérard Blain construit, à coup d’ellipses foudroyantes, un objet qui ne ressemble à rien, quelque chose comme le croisement de High Sierra de Raoul Walsh et de L’Argent de Robert Bresson. À la précision des plans et de leur agencement se superpose le discours d’un héros qui exalte un illégalisme désespéré dont l’expression préfère souvent la maladresse à l’habileté, parfois l’antipathie à la sympathie immédiate. Loin de tout naturalisme et de toute psychologie, le film rejoint l’économie de la série B et sa faculté de synthèse, lorsqu’elle est portée par une véritable intelligence.
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Complementando o que disse o Jean-François Rauger: o elo perdido entre High Sierra e Hana-bi.
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