segunda-feira, 19 de dezembro de 2005

Infidèlement infidèle

Selon la très belle analyse de Jacques Lourcelles, ces Miserabili de Riccardo Freda, progressent «comme une forêt de destins en marche», et constituent en cela la version la plus fidèle de l’œuvre de Victor Hugo, en dépit des « trahisons» évidentes, notamment lors delà seconde époque. A force de plans rapprochés et de légères contre plongées, Freda dispose ses personnages, avec Jean Valjean, à la fois au centre et sans cesse en situation de face à face. Souvent un décor, tel le destin implacable, attend le personnage, ainsi que le remarque encore Lourcelles. Cette théâtralité quasi excessive, gomme tout psychologisme, laissant le spectateur un peu plus libre de son jugement, voire carrément extirpé du mélodrame. Ainsi, Javert n’est pas un infâme salaud de flic, mais un homme qui veut accomplir sa tache, donc sa destiné jusqu’au bout, c'est-à-dire jusqu’à l’échec. Valjean n’est pas qu’un simple redresseur de tort ou un réparateur de mauvaise fortune, mais un être scandaleux qui, parce qu’il veut (re)faire le bien, se trouve condamné à mentir en permanence et à dissimuler sa vraie identité. Un révolutionnaire. A la différence, de Mgr Myriel ou sœur Simplice, qui, eux, n’ont menti qu’une seule fois dans leur vie. Hugolien, sublimement Hugolien.

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