TPS Ciné Club, 0 h 30.
par Louis SKORECKI
David n'en pouvait plus. Jacques Aumont, son professeur itinérant, le tenait sous son emprise. Le pire, c'est qu'il aimait ça. Aumont est sans pareil sur Walsh et Ford, me disait-il, il les aime tellement qu'on les voit briller. Ils brillent comment ? je demande. Comme des astres au firmament du cinématographe, répond David. Je n'aime pas ça, il a les yeux brillants, écarquillés. Tu as fumé ? je lui demande, tu sais que je n'aime pas ça. David se frotte les yeux, il ne répond pas. Il peut rester silencieux des heures, il sait que ça m'énerve. Quand il sort enfin de sa léthargie, il me demande ce que je pense de l'Homme qui tua Liberty Valance. Tu sais que je ne suis pas fou des derniers Ford, je réponds, Ford ne les aimait pas beaucoup lui-même, d'ailleurs. Comment tu sais ça ? me demande David, incrédule. Si seulement monsieur Daniel était là, il lui expliquerait, il a très bien connu Ford et Walsh, il sait tout ça par coeur.
Dès qu'on prononce son nom, monsieur Daniel arrive au quart de tour. Vous parliez des derniers Ford, c'est ça ? demande-t-il, comme s'il avait entendu le début de la conversation. Il ne les aimait pas, vous savez. David n'en revient pas. Comment savez-vous que Ford n'aimait pas ses derniers films ? demande-t-il. Je suis là pour détruire les idées reçues, répond monsieur Daniel, Ford était un ami, vous savez. La douceur sucrée de sa voix nous hypnotise, on est sous le charme. Je regarde David, il regarde ses pieds. Quand il sort enfin de sa léthargie, il demande à monsieur Daniel ce qu'il pense de l'Homme qui tua Liberty Valance. Du mal, répond monsieur Daniel. C'est un navet, c'est tout. On reste sans voix. Comment ose-t-il ? Regardez John Wayne et James Stewart, dit-il enfin, ils sont grimés comme des femmes, vous aimez ça, vous ? On reste sans voix.
sexta-feira, 23 de dezembro de 2005
L'Homme qui tua Liberty Valance
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