quinta-feira, 29 de dezembro de 2005

La Troisième Génération

CinéCinéma Auteur, 0 h 05.

par Louis SKORECKI

Depuis une semaine, Caroline veut qu'on l'appelle Carlotta. Elle dit avoir trouvé la tombe de Carlotta Valdès au Père-Lachaise, sous un saule pleureur. C'est qui, Carlotta Valdès ?, demande David. Kim Novak dans Vertigo, répond sèchement Caroline. Pas Caroline, dit Caroline, Carlotta. Comme ceux qui éditent les Fassbinder en DVD ?, demande David. Non, dit Caroline... pardon Carlotta, comme ceux qui les ressortent au cinéma avant d'en faire des DVD. Des DVD aussi beaux que toi, dit David. Carlotta rougit un peu. Je lui demande quel est son Fassbinder préféré. Il y en a tant, répond-elle, mais je crois que c'est la Troisième Génération, qui fait partie du superbe coffret Carlotta. Tu sais que c'était le Fassbinder préféré de Biette ?, dit David. Comment tu sais ça ?, demande Caroline... pardon Carlotta. C'est monsieur Edouard qui me l'a dit, répond David.

Dès qu'on prononce son nom, à croire qu'il a des espions dans la maison, monsieur Edouard déboule au quart de tour. Vous parliez de Biette ?, demande-t-il. C'est ça, répond David. Vous m'avez bien raconté que Biette aimait beaucoup la Troisième Génération ? Il l'adorait, vous voulez dire, répond monsieur Edouard. Il ne préférait pas Pasolini ? demande Caroline... pardon Carlotta. Pas du tout, répond monsieur Edouard ; il n'était pas fou de Pasolini, il l'admirait comme écrivain, essayiste, poète, pas comme cinéaste. C'était Toto qu'il adorait. Ah bon, dit David, c'est curieux. Il a travaillé avec Pasolini, continue monsieur Edouard, mais ça ne veut pas dire qu'il était pasolinien. Je crois même que sa sensibilité était plus fassbindérienne. Ah bon, dit David, je n'en savais rien. Biette était discret, répond monsieur Edouard ; Fassbinder, c'était comme Welles pour lui, le Welles de Falstaff évidemment. L'humanité ?, demande Carlotta. C'est ça, répond monsieur Edouard.

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